par William Blanc, historien.

Modèle autant que repoussoirs, le Moyen âge a été brandi, tout au long de l’époque contemporaine, par la plupart des courants politiques. À travers les exemples de Charles Martel et de Jeanne d’Arc, nous nous proposons de faire un panorama de ces usages nombreux qui ont défrayé la chronique et qui reste encore aujourd’hui d’actualité.

par Cécile Voyer, Professeure d'histoire de l'art médiéval, directrice du CESCM.

"Pourquoi l'art médiéval est-il si mauvais?".

A cette question posée par un étudiant révélant une vision erronée qu’il s’agit de déconstruire, Cécile Voyer montre à l’inverse la vitalité de l’art médiéval. À la fin du Ve siècle, le changement progressif de la culture lié à la religion chrétienne entraîne en effet une nouvelle perception du monde, qui s’accompagne d'un changement du langage formel. L’abandon de la peinture illusionniste, naturaliste, romaine est par exemple volontaire. Avec le rejet de la peinture illusionniste, il n’y a plus aucune limite à la figuration et à la représentation : tout peut être traduit en images. À travers le langage de l’image, les conventions qui la régissent, les formes et la couleur, seront évoquées la créativité des concepteurs d’images et la finesse du discours visuel du haut Moyen Âge jusqu’au XIIe siècle.

par Justine Breton, historienne, Université de Reims.

Le Moyen Âge est souvent présenté comme période sombre de l'histoire, emplie de guerres et d'épidémies, faisant ressortir une supposée violence et ignorance des hommes et des femmes de l'époque. Alors même que nombre d'innovations scientifiques et artistiques naissent à cette période, les séries télévisées continuent à entretenir cette image des "Âges sombres". Cette conférence interrogera la représentation négative du Moyen Âge dans les séries, et interrogera ce que cette image dit des médiévaux comme de notre propre époque.

par Jérôme Grévy, Professeur d'Histoire contemporaine.

La figure de Jeanne d’Arc est représentative de la tension qui exista tout au long du XIXe siècle entre science républicaine et tradition catholique. De polémique intellectuelle et politique, la discorde prit la forme d’une véritable guerre civile, dont l’acmé fut l’Affaire Dreyfus. A la suite de l’Union sacrée toutefois, une réconciliation s’esquissa, dont Jeanne la Lorraine devint emblématique.

par Claude Andrault-Schmitt, Professeure émérite en histoire de l'art, CESCM.

En 1845, à la suite de l’effondrement d’appentis, les érudits feignent la surprise, « découvrant » les splendeurs du palais sur son front ouest. Après une période de démolitions allait pouvoir commencer celle des restaurations, que leurs maîtres d’œuvre souhaitèrent jusqu’en 1912 conclure par des créneaux, tourelles et dentelles de pierre à la mode de Pierrefonds - mode que justifiaient de célèbres enluminures. Mais ne furent exécutées que des peintures intérieures « troubadour », enlevées depuis. Cette histoire est celle d’un Moyen Âge rêvé ; elle rejoint toutefois nos préoccupations de chercheurs, car l’inachèvement de la tour-maîtresse du palais reste une énigme.

- Conférence organisée par les Archives départementales de la Vienne en partenariat avec le Palais.

Par Cécile Treffort, Professeure en histoire du Moyen Age, CESCM. L’époque contemporaine n’a pas le monopole des fake news ou des faux papiers. Au Moyen Âge déjà, pour des raisons diverses, on a falsifié des documents, propagé des nouvelles erronées, pris des libertés avec le récit des faits. Un bel exemple est donné à Poitiers à la fin du XIe ou au début du XIIe siècle par un diplôme attribué à Clovis par lequel il aurait donné des terres aux chanoines de Saint-Hilaire. Après avoir présenté de manière générale la question des faux au Moyen Âge, la conférence étudiera de manière plus détaillée ce pseudo-diplôme de Clovis, mis en regard d’autres documents poitevins, produits également à Saint-Hilaire (concernant des reliques que le saint aurait rapportées de Rome) ou à Sainte-Croix (faux diplômes de Clotaire II).

Par Laurent Hablot, directeur d'études à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes, historien et archiviste-paléographe. Les nombreux sceaux conservés des membres des familles alliées de Lusignan et de Parthenay-L’Archevêque livrent de passionnantes informations sur la construction et la mise en scène de leur image. Précieux documents illustrant le pouvoir seigneurial, la naissance des armoiries et leur développement en Poitou, ces sceaux offrent un regard méconnu sur le Moyen Âge.