Notice descriptive

Centre hospitalier Georges-Renon (Niort, Deux-Sèvres)

    • Présentation du producteur

      "Il existait à Niort un certain nombre d'établissements charitables, affectés, pour la plupart, à secourir ou à héberger les pauvres de la ville, les pèlerins et les passants. L'aumône du Bidon tenue par les prieurs de Niort, et la Charité de la Blée (remontant au XIIème siècle environ) distribuaient du pain aux pauvres certains jours dans l'année.

      L'aumônerie de Saint-Georges-de-Beauchamp, fondée au XIIème siècle, au temps de la domination anglaise, et bâtie hors les murs de Niort, à cent pas des douves de la Porte Saint-Gelais, était primitivement destinée à recevoir les pauvres passants et les voyageurs inconnus qu'on ne voulait point laisser pénétrer en ville. Au XVème siècle, on y accueillait les malades, les femmes enceintes et les enfants abandonnés. L'aumônerie de Saint-Jacques, fondée également au XIIème siècle, et également située hors les murs, à cent pas de la Porte Saint-Jean, recevait les pèlerins venant de Saint-Jacques-de-Compostelle ou de Rome. Après la destruction par les protestants, en 1568, de ces deux aumôneries, les maire et échevins de Niort, en réunirent les biens entre leurs mains, et tout en continuant les distributions coutumières de pain et d'argent, créèrent un hôpital de 7 lits qu'ils établirent rue Saint-Gelais, à l'intérieur de la ville. Ce fut l'hôpital dit du Soultré.

      Malgré l'attribution à l'hôpital général des revenus des aumôneries de Saint-Georges et de Saint-Jacques, le corps de ville conserva, rue d'Échiré, une maison qui servit de refuge aux voyageurs indigents. Une autre maison, celle du Sanitat, administrée par les Frères de la Charité, et située dans le quartier de Pelet en dehors des remparts du château, servait lorsque la peste régnait à Niort, à enfermer les malades de la contagion. En temps ordinaire, on y logeait pour une nuit les pèlerins et les pauvres passants.

      La stipendie du Saint-Esprit, située près du cimetière de Notre-Dame et fondée en 1433, par Guillaume Guayrard, marchand à Niort, était administrée par les Dames de la Miséricorde.

      La maladrerie (ou léproserie) qui devait, au Moyen-Âge, regorger de lépreux était au XVème siècle en complète décadence. Unie à l'aumônerie de Saint-Jacques, le corps de ville décida sa reconstruction le 26 mai 1455. Selon une quittance du 17 décembre 1475, une somme de 100 sols, provenant d'un legs des comtes du Poitou, était chaque année à la Saint-Jean payée aux gardiens de la maladrerie. Au XVIIème siècle, il ne restait de cette maison, située près de la Porte-Saint-Jean, qu'un terrain clos de murs et des ruines.

      Les Frères de Saint-Jean-de-Dieu, dits de la Charité, qui avaient été, en 1622, chargés par les maire et échevins de Niort, d'administrer les anciennes aumôneries de Saint-Jacques et Saint-Georges (délibérations municipales des 20 et 22 juin 1622), devenus la maison du Soultré, obtinrent en 1628 par lettres patentes la direction de l'hôpital militaire institué par le roi à Niort, lors du siège de La Rochelle. Un don de 10.000 livres à eux fait par la reine Anne d'Autriche, leur permit d'entreprendre la construction, près de Notre-Dame, d'un nouvel hôpital terminé fin 1652. Le nombre de lits était de 10 ; 4 étaient à la disposition du maire, les 6 autres servaient aux malades que les Frères admettaient. Les Frères recevaient du corps de ville 150 livres pour les médicaments, médecins et chirurgiens ; 400 livres de pension annuelle, 5 sols par jour pour la nourriture de chaque malade et 33 sols pour les frais d'enterrement. En 1757, pendant la guerre de Sept ans, on évacua sur Niort un grand nombre de soldats. Pendant la Révolution, l'hôpital militaire fut supprimé et transféré à La Rochelle.

      Les Religieuses hospitalières furent établies à Niort en 1654, confirmées par lettres patentes en juillet 1661, dans la maison du Soultré qu'avaient abandonnés les Frères de la Charité, et grâce à une donation de 200 livres à elle faite par Gabrielle Cochon, femme de Pierre Leduc, maître d'hôtel ordinaire du roi. Le corps de ville leur alloua 5 sols par jour pour chaque femme malade. Le nombre de lits fut, en 1734, porté de 7 à 13.

      Les Dames de la Miséricorde, congrégation à laquelle étaient affiliées plusieurs dames notables de la ville, fournissaient à domicile des médicaments et des secours aux pauvres, délivraient aux malades des certificats d'indigence nécessaires pour leur admission dans les hôpitaux de la Charité ou des hospitalières (arrêt du Conseil d'État du 8 août 1722)".

      (Extrait de l'inventaire imprimé H supplément).

      L'hôpital de Niort fut fondé en 1665, sous le titre du Saint-Esprit, par Philippe de Montaut Bénac, duc de Navailles, lieutenant-général des armées du roi, gouverneur de la ville et du château de Niort et sur ses deniers personnels. La Ville de Niort répond ainsi à l'Édit royal de 1662 ordonnant la création dans chaque ville d'un Hôpital Général « pour y loger, enfermer et nourrir les pauvres, mendiants, invalides, natifs des lieux ou y ayant demeuré pendant un an, comme aussi les enfants orphelins ou nés de parents mendiants ».

      Un arrêt du Conseil privé du 28 juin 1681, approuva la création de l'établissement auquel furent incorporés les biens et revenus des aumôneries de Saint-Jacques et de Saint-Georges. Plus tard, on y joignit la maladrerie de Niort, les aumôneries de Chef-Boutonne et de la Villedieu-des-Ponts-de-Vault (1695-1709), l'aumône de l'abbaye de Saint-Maixent (1757), etc.

      Le duc de Navailles, ses enfants et descendants, le lieutenant général du siège royal de Niort, les curés de Notre-Dame et de Saint-André, le supérieur de l'Oratoire, le maire de la ville, le substitut du procureur général, étaient déclarés directeurs nés et perpétuels. Ils choisissaient pour le service trois autres administrateurs, un trésorier, un secrétaire, un économe.

      L'hôpital ne devait recevoir que les pauvres des paroisses de Notre-Dame et de Saint-André. « Pour éviter la fainéantise et occuper lesdits pauvres, permission était donnée aux directeurs de faire fabriquer dans l'étendue de l'hôpital toutes sortes de manufactures ». Deux médecins, un compagnon apothicaire et un compagnon chirurgien, les Dames de la Miséricorde, puis les Filles de la Sagesse, depuis 1729, faisaient gratuitement le service des malades.

      Depuis la fondation jusqu'en 1684, l'hôpital entretint 60 à 80 pauvres qui couchaient deux à deux. Après cette date, on en compte une centaine. Certaines années de disette doublent et triplent la population. Ainsi, en 1739, on trouve 215 pauvres logés à l'hôpital ; en 1770, 350, et chaque lit en reçoit jusqu'à 4 à la fois. Les revenus de la maison s'élevaient à 18.500 livres.

      Le 30 juin 1838, une loi oblige les départements à se pourvoir d'un asile d'aliénés. La pose de la première pierre du « Quartier de la Providence » aura lieu le 29 mai 1853 et en juin 1857, les premiers aliénés seront conduits dans les nouveaux locaux.

      Les années 1930-1940 marquent le développement des services médicaux et chirurgicaux : c'est la rénovation de l'hôpital, considéré comme le « prototype idéal du centre hospitalier de province ».

      De 1972 à 1979, la maison de retraite « Le Grand Cèdre » et le site de Goise sont construits. Suivront la construction du « Village » du secteur 1 de psychiatrie, la 1ère tranche du nouvel hôpital (1979-1983) ainsi que la rénovation des bâtiments des secteurs 2 et 3 de psychiatrie et le "Village intersectoriel".

      En 1998, les travaux de construction de l'hôpital général regroupent les services de médecine, de pédiatrie, d'obstétrique et d'oncologie autour d'un plateau technique. Ces constructions s'étalent sur 33.561 m2 et abritent 341 lits.

      Depuis 1998, le centre hospitalier a connu de nombreuses rénovations, constructions et transformations, accueille plus de 1100 lits, un personnel technique, administratif et médical d'environ 2742 personnes, plus de 1500 naissances.

    • Présentation du contenu

      Le fonds, très riche, est constitué, d'une part, d'actes de fondation, de titres, de baux, de rentes et autres documents émanant des premiers établissements charitables qui existaient à Niort tels que les aumôneries, stipendies, maladreries... depuis 1492. Puis, à partir de 1665, date de la création officielle de l'hôpital de Niort, le fonds s'est enrichi de documents tels que les registres des personnels, des malades civils, militaires et aliénés mais aussi de nombreux plans des bâtiments de l'hôpital constituant des sources importantes pour l'histoire de cet établissement.

    • Mode de classement

      Cadre de classement des archives hospitalières de 1968

    • Modalités d'accès

      Communicable en application de la réglementation en vigueur

    • Statut juridique
      Archives publiques
    • Modalités de reproductions

      Reproduction en application de la réglementation en vigueur et du règlement de la salle de lecture

    • Rédacteur