Notice descriptive

Université de Poitiers

  • Historique de la conservation

    Chaque faculté dispose de locaux de stockage pour ses archives. Ces locaux ont évolué au fil du temps et des déménagements.

    Beaucoup ont été, ou sont, situés en sous-sol ou en grenier, là où les conditions de conservation ne sont pas des plus satisfaisantes (humidité relative importante, écarts de température). Certains documents ont dû être désinfectés par oxyde d'éthylène avant d'entrer aux Archives départementales.

    • Présentation du producteur

      Fondée en 1431 par le pape Eugène IV, puis confirmée par les lettres patentes du roi Charles VII, l'Université de Poitiers compte dès l'origine cinq facultés : théologie, droit canon, droit civil, médecine et arts (lettres). 1793 voit la suppression des « collèges de plein exercice et des facultés de théologie, de médecine, des arts et de droit […] sur toute la surface de la République ».

      La loi du 11 floréal an X (1er mai 1802) organise l'enseignement primaire, secondaire et supérieur. En exécution de cette loi, celle du 22 ventôse an XII (13 mars 1804) et le décret du 4e jour complémentaire (21 septembre 1804) organise douze écoles de droit, dont celle de Poitiers. En octobre 1806, un autre décret crée à Poitiers des cours de médecine et de chirurgie. C'est le point de départ de l'école de médecine.

      La loi de 1806, complétée par le décret du 17 mars 1808, crée l'Université impériale. L'école de droit devient faculté, l'école de médecine n'est, quant à elle, pas érigée en faculté. Il faut attendre 1810 pour qu'une faculté de lettres soit créée (supprimée en 1816 et créée à nouveau en 1845) et 1854 pour la faculté des sciences. Ces deux facultés rejoignent la faculté de droit dans les bâtiments de la place Notre-Dame.

      Les facultés vivotent au cours du XIXe siècle. Le nombre d'enseignants est très restreints, celui des étudiants de même : en 1887-1888, le nombre total d'étudiants s'élève à 275 (157 en droit, 55 en médecine, 36 en lettres et 27 en sciences). Une grande partie du travail des enseignants est d'assurer les sessions du baccalauréat, aussi bien en droit qu'en lettres et en sciences. Les licences et doctorats ne représentent qu'une très faible part de leur activité. Depuis leur création jusqu'en 1881 les trois facultés de droit, lettres et sciences délivrent plus de 16 000 baccalauréats et seulement un peu moins de 4000 licences (dont 3600 en droit) et 258 doctorats (254 en droit), auxquelles s'ajoutent 585 diplômes de capacité en droit.

      La Troisième république procède à une reconstruction complète de l'Université en France. Il faut une décennie de travail parlementaire et législatif pour que les Universités fassent un premier pas vers l'autonomie. Le 25 novembre 1896, l'« université de Poitiers » est inaugurée à l'hôtel de ville par le recteur de l'académie. Devenue une personne civile, munie d'un organe délibérant commun aux facultés : le conseil d'Université, l'université compte 750 étudiants au début du XXe siècle, le cap des 1000 étudiants est franchi en 1907. La situation financière est jugée « prospère » à la veille de la Première guerre mondiale. La guerre constitue une parenthèse dans le développement de l'institution. Le premier conseil d'université après l'armistice se réunit le 30 novembre 1918. La barre des 1000 inscrits est à nouveau franchie en 1921.

      L'expansion confronte l'université à l'exiguïté de ses locaux. La faculté des lettres déménage en 1922, la faculté des sciences acquière une annexe en 1924 au pied du pont Saint-Cyprien, des travaux ont lieu dans le quartier Notre-Dame.

      A la veille de la Seconde guerre mondiale, l'université compte 2700 étudiants, elle comprend trois facultés (droit, lettres et sciences), une école de médecine, et deux écoles de médecines rattachées (Limoges et Tours), l'école de droit de Limoges, les instituts d'études françaises de Tours et La Rochelle. Le conseil d'université comprend 20 membres.

      Au début de la guerre, une partie des enseignants et des étudiants sont mobilisés. Après la défaite, une partie des locaux de l'université sont réquisitionnés par les autorités d'Occupation, beaucoup d'étudiants doivent se soumettre au STO. L'Université représente en son sein les clivages politiques de la France en guerre : collaboration et résistance marquent l'institution.

      Après 1945, l'enseignement et la recherche peuvent reprendre. L'ouverture internationale et la recherche de haut niveau trouvent leur illustration dans la création de l'Ecole nationale supérieure de mécanique et d'aérotechnique en 1948 et celle du Centre d'études supérieures de civilisation médiévale en 1953. La recherche s'organise, les laboratoires se développent, et pas seulement en sciences et médecine, aussi en géographie, psychologie expérimentale.

      La population étudiante explose : de 3 300 en 1947, elle passe à 4 500 en 1955. En 1958-1959, le ministère crée deux nouveaux « collèges universitaires » à Limoges et Tours pour tenter d'endiguer le mouvement. Il n'en reste pas moins que les locaux sont trop étroits à Poitiers.

      En 1967, la faculté des sciences s'installe sur le campus, route de Chauvigny, rejointe par l'institut universitaire de technologie. En 1967, plus de 12 000 étudiants sont inscrits à l'université. Leur effectif va doubler en moins de 10 ans : ils sont 6 830 à la rentrée 1963, 12 680 à celle de 1971.

      Les « évènements » de mai 1968 entrainent une refondation de l'université en France. La loi d'orientation de l'enseignement supérieur du 12 novembre 1968, dite « loi Edgar Faure » réorganise les universités selon des principes posés au cours des évènements de mai : autonomie, participation, pluridisciplinarité. Elle leur donne le statut d'établissements à caractère scientifique et culturel. Elle met fin aux anciennes facultés et crée des « unités d'enseignement et de recherche » (UER).

      L'université de Limoges est créée en octobre 1968, celle de Tours en 1970. A la fin de 1970 naît la « nouvelle université de Poitiers, elle comprend 14 UER et son premier président est le doyen de la faculté de droit et de sciences économique : Benoît Jeanneau. Les premières séances du nouveau conseil se tiennent à l'IUT, rue des Carmes. En octobre 1972, la présidence et des services s'installent dans l'hôtel Gilbert, au 15 rue de Blossac.

      Les débuts de l'« université nouvelle » sont très agités : à la rentrée 1970, le transfert d'une partie importante des locaux d'enseignement sur le campus, encore en chantier, aboutit à une série d'accidents de la circulation. Dans l'atmosphère politique sous haute tension de l'après-68 commence une période très mouvementée à l'université de Poitiers, beaucoup plus violente qu'en 1968 : occupations des locaux, dégradations, violences se succèdent au début de l'année 1971.

      A la rentrée de septembre 1971, l'université compte 12 680 étudiants, ses structures de gouvernance se mettent peu à peu en place avec des difficultés. La présidence doit faire appel aux UER pour un prêt de matériel et de mobilier pour que le secrétariat général et l'agence comptable puissent fonctionner (conseil d'université du 12 octobre 1971). En 1975, l'organisation est stabilisée, l'université compte 12 700 étudiants, 900 enseignants et 750 personnels administratifs, techniques et ouvriers de service (ATOS), répartis dans 13 UER et 11 services communs.

      L'arrivée de la gauche au pouvoir, le vote de la loi « Savary » en 1984 transforme à nouveau les universités qui deviennent des établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel. La loi institue trois conseils : conseil d'administration (en remplacement du conseil d'université), conseil scientifique et conseil des études et de la vie universitaire. Le président de l'université est désormais élu par les trois conseils réunis en assemblée. Les UER deviennent UFR (unités de formation et de recherche). A Poitiers, la loi met du temps à être mise en place. En juillet 1988, seuls les IUT de Poitiers et La Rochelle, l'UFRAPS et les sciences économiques ont des statuts conformes à la loi (voir 1962 W 1).

      Le principal souci de l'université à la fin du XXe siècle reste les effectifs qui ne cessent d'augmenter : de 12 700 en 1976, ils passent à 25 900 en 1992 pour atteindre 29 310 inscrits au milieu des années 1990. La création de l'université de La Rochelle et surtout la baisse démographique qui s'amorce, entrainent un reflux progressif. Le niveau est stabilisé autour de 25 000 étudiants au début du XXIe siècle.

      Un nouveau campus sur le site du Futuroscope, inauguré en 1987, voit le jour à partir du début des années 1990. En 1993, l'ENSMA quitte la quartier Montierneuf pour s'y installer, suivit par des départements de l'UFR de sciences fondamentales et appliquées (physique, mathématiques, mécanique et informatique).

      Le milieu des années 1990, voit également la présidence de l'université quitter l'hôtel Gilbert pour l'hôtel Pinet. Les services centraux se renforcent, les présidents successifs ayant le souci d'affirmer l'unité de l'Université par un pilotage politique allant au-delà des spécificités de chaque faculté. Ce mouvement est renforcé par les réformes qui se succèdent au début de XXIe siècle : réforme LMD (licence/master/doctorat) en 1999, puis loi LRU (libertés et responsabilités des universités) qui modifie l'organisation et l'administration des établissements, tout en renforçant les missions et prérogatives de son président et enfin accès aux responsabilités et compétences élargies en matière budgétaire et de gestion des ressources humaines (RCE) en janvier 2010. L'autonomie, posée dans son principe par la loi de 1968, confirmée par celle de janvier 1984, se réalise pleinement en 2011 avec la signature de la convention de dévolution des biens immobiliers, qui rend l'université de Poitiers propriétaire de son patrimoine.

      L'université de Poitiers est une université « pluridisciplinaire avec secteur santé » suivant la classification officielle. En 2020, elle compte plus de 28 000 étudiants, 1 000 enseignants-chercheurs, plus de 3 000 personnels administratifs, techniques et de recherche, répartis dans 14 composantes de formation et 37 laboratoires et structures de recherches, délivrant plus de 200 diplômes nationaux différents (chiffres du site https://www.univ-poitiers.fr/choisir-luniversite/decouvrir-luniversite-de-poitiers/chiffres-cles/).

    • Modalités d'accès

      Selon la réglementation en vigueur.

    • Statut juridique
      Archives publiques
    • Langue et écriture des documents
      français, latin
    • Sources complémentaires internes

      Fonds d'archives

      Fonds du rectorat relatif à l'enseignement supérieur : 1327 W, 1329 W (affaires immobilières), 1346 W, 1348 W, 1832 W, 1852 W, 2023 W (cabinet du recteur, notamment art. 367-369, 408-442), 2279 W (affaires immobilières), 2284 W (cabinet du recteur, notamment art. 22-24), 3679 W (affaires immobilières : photographies).

      Fonds du CROUS : 2715 W, 2716 W, 2926 W

      Fonds de l'ENSMA : 2648 W, 2714 W, 2850 W, 3169 W

      Fonds iconographiques

      4 Fi 1 : Plans d'ensemble des facultés de Poitiers et vues photographiques des instituts de la faculté des sciences, 1895.

      6 Fi 662 : Rentrée des facultés, 4 novembre 1950.

      12 Fi 56 : Portrait de Louis Guillemot, professeur de droit.

      13 Fi 23-26 : Grève des étudiants de la faculté de droit, mars 1932.

      13 Fi 153 : Portrait de René Crozet, professeur à la Faculté des Lettres de Poitiers, janvier 1946.

      13 Fi 157 : Portrait de J. Descroix, doyen de la Faculté des Lettres de Poitiers, [1940-1950].

      13 Fi 163 : Portrait de M.Grumbach, doyen de la Faculté des Sciences de Poitiers, 1949.

      13 Fi 164 : Portrait d'Edmond-René Labande, professeur à la Faculté des Lettres de Poitiers, septembre 1949.

      voir 5 Fi collection de cartes postales des Archives départementales de la Vienne

    • Bibliographie

      Dictionnaire de l'université de Poitiers, sous la direction de Joël Dalançon, Geste éditions, 2012 .

      Boissonnade, Prosper, Histoire de l'Université de Poitiers, passé et présent (1432-1932), Poitiers, 1932.

    • Rédacteur

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