Notice descriptive

Fonds du R. P. Camille de La Croix (1831-1911)  

  • Historique de la conservation

    - Henri Gaillard (1859-1942), professeur d'histoire et de géographie au lycée de Poitiers, président de la SAO en 1917 ;

    - Émile Ginot (1861-1941), conservateur à la Bibliothèque municipale de Poitiers, président de la SAO en 1911, 1920, 1926, 1934 (le mandat de président de la SAO est annuel) ;

    - et Maurice Pouliot, avocat, président de la SAO en 1930, 1931.

    Le plan de classement adopté suivait une tripartition selon l'objet des dossiers, davantage dans une perspective documentaire que dans un réel respect du fonds. Les trois parties sont les suivantes : « A » pour Archéologie, « B » pour Biographie et « C » pour Correspondance. Les articles étaient ensuite cotés à l'aide de chiffres arabes, de chiffres romains, de lettres de l'alphabet latin et de lettres de l'alphabet grec. Cette première intervention après le décès du R. P. de La Croix s'accompagne d'éliminations de la « masse énorme de journaux [dont] on n'a gardé qu'un ou deux exemplaires de chaque article dégagé de la feuille qui le contenait. » (SOCIETE DES ANTIQUAIRES DE L'OUEST, ANONYME, Rapport sur le classement des « notes et papiers légués à la Société [des antiquaires de l'Ouest] par le R. P. de La Croix », dans le Bulletin de la Société des antiquaires de l'Ouest, 3e série, t. IV : 1916-1918, 3e trimestre 1918, p. 411).

    Le fonds est resté en l'état, tant pour ce qui concerne son classement intellectuel que pour ce qui touche à son conditionnement matériel. Les pochettes des dossiers confectionnées et annotées lors du classement initial ont en effet été retrouvées telles quelles ; il en allait de même pour les portefeuilles dont les étiquettes portaient la cote et la description originelle de 1918. Nous signalons toutefois qu'un dossier portait une annotation signée Henri Gaillard, légèrement postérieure au classement, datée du 30 juillet 1919 (annotation sur la pochette du dossier « Jardres » conservée, à titre d'indication sur l'historique du fonds et de ses classements, et cotée 16 J 136 : l'écriture du toponyme date du vivant du R. P. de La Croix qui a créé le dossier ; l'annotation en dessous signalant que le dossier est vide est le fait d'Henri Gaillard). On trouvera en annexe 2 quelques photographies des anciens conditionnements.

    Le reclassement du fonds du R. P. de La Croix en 2013 a permis d'y intégrer des documents non cotés et pour la plupart non décrits dans l'instrument de recherche de 1918, conservés en vrac sur une tablette voisine de celles où se trouvaient les documents répertoriés. Parmi les documents en vrac, a été trouvé un carnet de notes signalé comme manquant en 2009, ce qui laisserait supposer que le vrac résulte, en partie du moins, de l'utilisation du fonds par des lecteurs et d'une mauvaise réintégration des documents sortis.

    • Présentation du producteur

      Camille-Adolphe-Ferdinand-Marie de La Croix naît en 1831 à Mont-Saint-Auber, près de Tournai (Belgique), le 21 juillet, et non le 14 juillet comme on peut le lire dans plusieurs articles et publications, ainsi que dans son dossier de Légion d'Honneur et son acte de décès.

      Issu de l'aristocratie belge, il fait ses études au collège jésuite de Brugelette, près d'Ath (Belgique), puis à celui de Vannes de 1850 à 1853. Il choisit alors d'entrer en religion, comme son frère Adrien et ses trois soeurs. Après son noviciat à Issenheim (Haut-Rhin), il poursuit ses études de théologie jusqu'à être ordonné prêtre à Paris, le 24 septembre 1864. Dans le même temps, il est professeur de musique au collège jésuite de Metz en 1857, puis au collège jésuite Saint-Joseph de Poitiers à partir de 1864, bien que l'arrêté ministériel l'autorisant « à exercer en France des fonctions d'enseignement dans les établissements libres d'instruction secondaire » ne soit pris que le 10 février 1869.

      Dans le cadre de la confection d'une chape et d'une étole que le diocèse de Poitiers compte offrir au pape Pie IX, le R. P. de La Croix entreprend en 1876 des recherches documentaires sur les premières grandes figures chrétiennes en Poitou. De la documentation historique, il passe à la pratique archéologique en 1877, en fouillant l'église Saint-Hilaire-de-la-Celle, à la recherche de vestiges de saint Hilaire, premier évêque de Poitiers.

      Débute alors la seconde vie du R. P. de La Croix, celle de l'archéologue. Nommé membre titulaire résident de la Société des antiquaires de l'Ouest, le 15 novembre 1877 (Bulletin de la Société des antiquaires de l'Ouest, 2e série, t. I, 4e trim. 1877, p. 161), le R. P. de La Croix n'a de cesse de fouiller et de valoriser le fruit de ses recherches par des communications et des publications scientifiques.

      Ses premiers chantiers de fouilles ont lieu à Poitiers. Après avoir révélé les vestiges des thermes romains de Poitiers dans le polygone formé par les actuelles rues Jean Bouchet (ancienne rue des Curés pour les anciens noms de rues de Poitiers, voir les plans du cadastre napoléonien aux Archives départementales de la Vienne datés de 1837-1838 et disponibles sur leur site internet, ainsi que l'ouvrage BROTHIER DE ROLLIERE Raoul, Histoire des rues et guide du voyageur, Poitiers : Lévrier, 1907, réimp. Poitiers : Brissaud, 1988, p. 366), de la Bretonnerie et Saint-Germain (ancienne rue des Buissons), il se consacre, de 1878 à 1880, aux fouilles de l'Hypogée-martyrium des Dunes, crypte mérovingienne également appelée Hypogée de Mellebaude. Découverte majeure pour l'histoire paléochrétienne du Poitou, l'Hypogée des Dunes fait la renommée du R. P. de La Croix et l'introduit dans le cercle des savants et érudits nationaux, tels Jules Quicherat avec qui il entretient une correspondance jusqu'au décès de ce dernier, en 1882. La seconde découverte archéologique majeure du R. P. de La Croix est le site gallo-romain de Sanxay, dans la Vienne, dont il dirige les recherches de 1880 à 1883.

      Fort de l'expérience qu'il a acquise sur ses chantiers de fouilles, il se voit confier en août 1884 une mission par le Conseil général de la Vienne : dresser la « carte archéologique, gauloise, gallo-romaine et mérovingienne de la Vienne » pour l'Atlas cantonal du département. De 1884 à 1896 pour le compte de cette publication du Conseil général, puis de sa propre initiative ensuite, il sillonne le département de la Vienne pour en exhumer les trésors archéologiques : Antigny, Civaux, Charroux, Jaulnay-Clan, Jazeneuil, Nouaillé-Maupertuis, Plaisance, le Vieux-Poitiers près de Châtellerault, Vouneuil-sur-Vienne, etc.

      Jouissant d'une bonne réputation, le R. P. de La Croix est amené à prendre part à des chantiers de fouilles archéologiques en dehors du département de la Vienne. Dans les Deux-Sèvres, il s'intéresse notamment à la chapelle et au château de Vernay, et dirige les travaux archéologiques des sites de Louin et de Rom. En 1895, il prend de court la Société archéologique de Touraine en s'appropriant la direction des fouilles à Yzeures-sur-Creuse (Indre-et-Loire, France). L'année suivante, il part pour l'abbaye de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu (Loire-Atlantique) ; les interprétations qu'il donne de ses découvertes sont à l'origine d'une polémique assez violente, entre 1903 et 1908, avec la Société archéologique de Nantes, au premier rang de laquelle se trouve Léon Maître, directeur des Archives départementales de Loire-Atlantique. En 1896-1897, il dirige les fouilles menées à Berthouville (Eure) à l'instigation d'Arthur Join-Lambert, député de l'Eure. Peu après, il s'installe auprès de la communauté religieuse de Saint-Maur-de-Glanfeuil (Maine-et-Loire), pour mener à bien des fouilles archéologiques dans l'abbaye. De 1901 à 1909, à la demande de M. Laporte-Biscuit, sénateur, et de son épouse, il suit attentivement les fouilles du théâtre gallo-romain des Bouchauds (Charente).

      En concomitance avec ses fouilles archéologiques, le R. P. de La Croix joue un rôle accru au sein de la Société des antiquaires de l'Ouest. Le 18 février 1881, Jules Levieil de La Marsonnière, son président, lui écrit : « J'ai la satisfaction de vous annoncer que par délibération en date du 17 février 1881, le Conseil d'administration de la Société des antiquaires de l'Ouest vous a décerné le titre et les fonctions de conservateur de son musée [l'expression « conservateur de son musée » est soulignée]. C'est un lien de plus entre vous et la belle collection que vous avez ordonnée si savamment et avec tant d'art et qui, d'ailleurs, doit à vos découvertes et à vos dons, un surcroît de richesses » (lettre de Jules de La Marsonnière, 16 J 3 43).

      Quelques mois plus tard, il est nommé questeur de la Société des antiquaires de l'Ouest, en remplacement de Louis Rédet, ancien directeur des Archives départementales de la Vienne, décédé. Il prend alors en charge la gestion du bâtiment et des collections conservées au baptistère Saint-Jean, collections qu'il enrichit constamment au fil de ses découvertes archéologiques. Il conserve ses fonctions de questeur et de conservateur, jusqu'à son décès en 1911, soit pendant trente ans sans interruption.

      Membre de nombreuses sociétés savantes locales, nationales et même étrangères, il participe à plusieurs congrès annuels des sociétés savantes à la Sorbonne et à plusieurs congrès archéologiques de France, dont celui de Poitiers en 1903. Correspondant du ministère de l'Instruction publique et des Beaux-arts à partir de 1886, il est nommé membre non résident du Comité des travaux historiques et scientifiques par arrêté ministériel du 30 mars 1897. Malgré des réticences liées à sa qualité de jésuite et sa nationalité étrangère (voir la note du préfet au ministre de l'Instruction publique et des Beaux-arts, en date du 17 mars 1894, contre la remise de la Légion d'honneur et celle du commissaire de police, en date du 11 décembre 1901, contre le maintien du R. P. de La Croix au Comité des travaux historiques et scientifiques, sous la cote 7 T 19 : « Il est de moralité douteuse »), il est fait chevalier de la Légion d'honneur par décret du 25 juillet 1896 du ministre des Affaires étrangères. Toutefois, dans le contexte politique anticlérical au début du XXe siècle, il est radié du Comité des travaux historiques et scientifiques en mai 1902.

      Le R. P. de La Croix décède à Poitiers, le 12 avril 1911, ayant pris soin au préalable de léguer à la Société des antiquaires de l'Ouest les terrains qu'il avait acquis pour mener à bien ses fouilles à l'Hypogée des Dunes, ainsi que sa bibliothèque, ses collections, ses moulages, « ses notes personnelles et ses dessins » (Bulletin de la Société des antiquaires de l'Ouest, 3e série, t. II, 2e trim. 1911, p. 235).

    • Présentation du contenu

      Dans Les archives personnelles des scientifiques, Paris : Archives nationales, 1995, 98 p. et « Les archives scientifiques. Préservation, typologie et utilisation », actes des journées d'études des 18 mars 1993 et 9 février 1996 à la Cité des sciences et de l'industrie [Paris], dans La Gazette des archives, n° 179, 4e trimestre 1997, p. 299-453), on trouve un foisonnement de notes, tantôt sur feuilles simples, tantôt dans des carnets, ainsi que des dessins et croquis et beaucoup de lettres reçues et brouillons de lettres envoyées (« Cette correspondance est énorme, et le mot énorme est bien faible ; le secrétaire du Père de la Croix, Louis Chérion, disait à ce propos qu'elle égalait celle d'un chef d'État. », SOUCHON Anne, Le Révérend Père Camille de La Croix, archéologue. Essai de biographie et inventaire des fonds des archives départementales de la Vienne, mémoire de maîtrise sous la direction de Xavier BARRAL I ALTET, Université de Haute Bretagne Rennes II, 1984, p. 1). Parmi ses correspondants, on compte son frère Adrien, son secrétaire Louis Chérion, mais aussi d'éminents archéologues et fonctionnaires du ministère de l'Instruction publique et des Beaux-arts en charge de la protection des monuments historiques.

      On peut également mentionner l'abondance d'extraits de journaux et de périodiques, relatifs aux découvertes archéologiques du R. P. de La Croix et aux actualités politiques, religieuses ou culturelles de Poitiers et de ses environs. Est également à signaler la présence de documents originaux du début du XIXe siècle, collectés par le R. P. de La Croix dans le cadre de la documentation historique de ses sites de fouilles archéologiques.

      Le reclassement du fonds du R. P. de La Croix a en outre permis de recenser un peu plus de 600 photographies disséminées jusqu'alors dans différents dossiers, sans identification, ni conditionnement particuliers. Ces photographies, reconditionnées pour leur offrir des conditions optimales de conservation, ainsi que les nombreux plans, planches imprimées, dessins, croquis, relevés de mesures et d'inscriptions, représentent une source iconographique majeure sur le patrimoine de Poitou-Charentes, mais pas seulement, à la charnière des XIXe et XXe siècles.

      La richesse du fonds du R. P. de La Croix réside donc dans la diversité et la quantité de documents qui le constituent (on peut en voir ici quelques exemples en annexes. Déjà en 1911, avant même de l'avoir classé, Henri Gaillard vantait la valeur documentaire du fonds : « [...] ses notes, si variées, si importantes, dans leur concision malheureusement énigmatique pour tout autre que pour leur auteur, mais où se trouve, nous le savons, la plus complète description du Poitiers gallo-romain et gallo-franc. Ces papiers écrits de la main du P. de la Croix, et qui sont en raccourci le journal du prodigieux labeur de ses fouilles, la Société des Antiquaires de l'Ouest a le grand honneur d'en garder le dépôt. » (GAILLARD Henri, « Rapport sur les travaux de la Société des antiquaires de l'Ouest pendant l'année 1911 », dans les Mémoires de la Société des antiquaires de l'Ouest, 3e série, t. 5 : 1911, p. LXVII-LXVIII).

      Ce fonds présente un intérêt certain non seulement pour des études d'histoire de l'art antique et paléochrétien en Poitou, sur l'archéologie ou la protection du patrimoine, mais aussi pour des études d'histoire sociale, à travers le réseau de sociabilité du R. P. de La Croix avec les milieux savants au XIXe siècle, son appartenance à l'ordre des jésuites ou encore sa participation à la vie socio-culturelle de Poitiers.

      Les documents relatifs à l'archéologie, quoique centrés sur le Poitou, documentent plus largement des sites situés un peu partout en France, et en particulier dans le Centre-Ouest (voir les cartes des lieux documentés ou fouillés par le R. P. de La Croix dans la Vienne ou ailleurs en France en annexes). Ces documents ont certes déjà donné lieu à plusieurs travaux de recherches (voir notamment la bibliographie et des exemples d'utilisation du fonds donnés par Michel REROLLE, « L'oeuvre archéologique de Camille de La Croix », dans le Bulletin de la Société des antiquaires de l'Ouest, 4e série, t. XIV, 1978, p. 321-349), sans pour autant avoir exploré la totalité du fonds. Certains points mériteraient de nouvelles études, notamment ce qui a trait à l'homme de foi, l'homme de science et l'homme de lettres qu'était le R. P. de La Croix.

    • Tris et éliminations

      Aucun document du R. P. de La Croix n'a été éliminé lors de cette opération de reclassement. Le fonds a seulement été expurgé des enveloppes déchirées ayant servi à maintenir réunies des lettres d'un même correspondant, des notes de classement de 1918, des fantômes laissés au fil du temps par des lecteurs et de deux lettres de 1913, l'une d'Alfred Richard, l'autre d'Émile Ginot, n'appartenant pas au fonds lui-même.Les pochettes des dossiers de correspondance ont été conservées, étant donné que les annotations apportaient des éléments importants d'identification des correspondants. Quelques conditionnements ont également été conservés comme vestiges de l'ancien état matériel de conservation du fonds de 1918 à 2011.

    • Mode de classement

      Le classement effectué après la mort du R. P. de La Croix en 1918 comportait plusieurs défauts. Le premier d'entre eux est sans nul doute le manque de commodité du plan de classement adopté : « [...] les notes, carnets, feuilles volantes, bouts de papier qui s'y rapportent sont dispersés, et malgré l'apparente simplicité du répertoire, on ne peut être sûr d'avoir consulté l'ensemble des documents relatifs à un chantier si l'on n'a pas pris connaissance de l'ensemble du fonds, au moins en ce qui concerne Poitiers. » (REROLLE Michel, « L'oeuvre archéologique de Camille de La Croix », op. cit., p. 324).

      Il aurait été cependant vain de s'affranchir totalement de ce plan de classement préexistant, dans la mesure où la tripartition adoptée (A pour Archéologie, B pour Biographie, C pour Correspondance) fait sens et correspond, dans les grandes lignes, à l'organisation du producteur des documents. Le parti a donc été pris de maintenir une dichotomie entre les documents produits par le R. P. de La Croix en tant qu'archéologue et ceux produits dans le cadre d'autres activités et de nature plus biographique. La première série organique du nouveau plan de classement reprend grosso modo le contenu des anciennes parties B et C, la seconde intitulée « Archéologie et valorisation du patrimoine » étant dans la droite ligne de l'ancienne partie A.

      Dans le détail, la difficulté du travail de reclassement est venue de la superposition de « couches archivistiques » dues aux interventions successives :

      - classement originel, du vivant du R. P. de La Croix, perceptible dans l'ordre d'abord chronologique, puis topographique des documents relatifs à ses fouilles archéologiques, ainsi que dans l'ordre alphabétique des correspondants ;

      - classement du fonds par Émile Ginot, Henri Gaillard et Maurice Pouliot en 1918 ;

      - classement partiel en 2010.

      Il a ainsi été décidé d'accorder la primauté au classement originel, ou du moins perçu comme tel, sur les partis pris postérieurs, dans la limite d'une cohérence globale du nouveau plan de classement. C'est ainsi que la série organique « Archéologie et valorisation du patrimoine » distingue d'une part une sous-série « classement chronologique » comprenant les agendas, les carnets de notes et les dossiers de feuilles de papier sur lesquelles le R. P. de La Croix collait ses documents par date, et d'autre part une sous-série « classement topographique », avec en premier lieu le département de la Vienne et les sites de Poitiers et de Sanxay.

      De même, le contenu du dossier de « quittances et pièces de comptabilité » (le dossier était alors contenu dans l'article coté « B 5 »), résultant du classement typologique de 1918, a été redistribué dans les dossiers relatifs aux travaux archéologiques, lorsque cela était possible (le reliquat ne concernant pas les travaux archéologiques ou portant sur un site de fouilles indéterminé forme deux dossiers cotés 16 J 3 8 et 9), grâce aux mentions hors-teneur portées au crayon du vivant du R. P. de La Croix : ces indications laissaient supposer un classement originel par site de fouilles, du moins dans l'esprit.

      Dans le but de rationaliser le plan de classement, les anciens articles ont, pour la plupart, été éclatés entre plusieurs nouveaux articles ; inversement, des documents provenant de dossiers et d'articles différents ont été regroupés. Par exemple, la correspondance du R. P. de La Croix avec Beaufreton, agent-voyer à Saint-Philbert-de-Grand-Lieu, était pour partie conservée dans l'article coté « C . » pour les années 1896 à 1904, et « A 34 » pour les années 1902 à 1908 ; ces deux ensembles sont dorénavant réunis, dans le dossier relatif au déroulement des fouilles de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu, coté « 16 J 3 167 ». De même, le diplôme de membre de la Société des Antiquaires de l'Ouest, daté et signé, a été retrouvé par hasard, i. e. mentionné dans aucun instrument de recherche jusqu'alors, dans un article reconditionné en 2010, dont le contenu provenait de l'ancien article coté « A 21 : Musées de Poitiers. Notes pour catalogues » ; il a donc rejoint les autres diplômes de la Société des antiquaires de l'Ouest qui sont quant à eux des épreuves préparatoires non datées, ni signées (conservés dans l'article coté 16 J 3 21). Deux tableaux de concordance en annexe 5 permettent d'assurer la correspondance entre les anciennes et les nouvelles cotes :

      Toujours dans le but de proposer un plan de classement cohérent, la correspondance a été traitée de deux manières différentes :

      - soit elle était liée à un objet unique (par exemple, des félicitations pour la remise de la Légion d'honneur, des remerciements pour l'envoi d'une publication ou des lettres sur le déroulement d'un chantier de fouilles) ; en ce cas, elle a été maintenue avec le dossier concernant cet objet ;

      - soit elle s'inscrivait dans un échange épistolaire long, concernant plusieurs objets (notamment plusieurs chantiers de fouilles du R. P. de La Croix ainsi que sa vie privée) ; en ce cas, elle a été réintégrée dans un dossier de « correspondance suivie », dans la sous-série « L'homme dans ses relations épistolaires : correspondance ».

      Ce choix de regrouper les lettres éparpillées d'un même correspondant est apparue d'autant plus légitime s'il s'agissait de relations épistolaires courant sur plusieurs années. Cela permet de redonner une cohérence à l'échange de lettres, et d'éviter des annotations telles que celle relevée sur un brouillon de lettre du R. P. de La Croix adressée au comte Robert de Lasteyrie, le 16 novembre 1909 : « M. de Lasteyrie répond à cette lettre "du Saillant, 19 novbre 09" par des compliments sur l'hypogée ; "je serai heureux si je puis vous aider à compléter une oeuvre si réussie", mais il annonce une réfutation du livre du P. sur St-Philibert-de-Gd-Lieu. C'est pourquoi j'ai mis la lettre à ce dernier dossier. [signé : ] Henri Gaillard. » (cette lettre, sa réponse, et l'ensemble de la correspondance du R. P. de La Croix avec le comte Robert de Lasteyrie forme dorénavant un dossier de « correspondance suivie », dans l'article coté 16 J 3 43).

    • Modalités d'accès

      Convention de dépôt entre la Société des antiquaires de l'Ouest et le Conseil général de la Vienne, le 27 juin 2011 : « Les documents faisant l'objet du présent dépôt seront librement consultables par le public, dans les conditions fixées au règlement de la salle de lecture des Archives départementales, notamment sous réserve que leur état matériel le permette. » (art. 6)

    • Statut juridique
      Archives privées
    • Modalités de reproductions

      Convention de dépôt entre la Société des antiquaires de l'Ouest et le Conseil général de la Vienne, le 27 juin 2011 : « Le déposant donne une autorisation permanente de reproduction des documents déposés, dans les conditions fixées au règlement de la salle de lecture, notamment sous réserve que leur état matériel le permette, sauf en cas de publication, sous quelque forme que ce soit. Dans ce cas, l'autorisation écrite du déposant sera requise. Elle devra alors être sollicitée par écrit, par l'intermédiaire du dépositaire. » (art. 7)

    • Instruments de travail
      Annexes
    • Existence et lieu de conservation des originaux
    • Bibliographie

      Dans le cadre d'une convention signée le 22 septembre 2016 entre le Département de la Vienne, l'Université de Poitiers et la Société des antiquaires de l'Ouest, et à l'initiative de l'université de Poitiers (laboratoire Herma), la numérisation du fonds a été réalisée. Les images réalisées sont accessibles, d'une part, par l'intermédiaire du présent inventaire et, d'autre part, par l'intermédiaire d'un site dédié de l'université de Poitiers.

      On trouvera de précieux renseignements tant sur le R. P. de La Croix lui-même, sa vie, son oeuvre, que sur les différents sites archéologiques qu'il a pu révéler au grand jour dans la Vienne et les départements environnants, dans les Bulletins et les Mémoires de la Société des antiquaires de l'Ouest (Revue historique du Centre Ouest depuis 2002). La totalité de ces deux collections est disponible aux Archives départementales de la Vienne ; une partie est, en outre, accessible en ligne, sur le site

      Dans le cas d'oeuvres présentes dans la bibliothèque des Archives départementales de la Vienne, la cote a été précisée entre crochets carrés après le sigle AD86.

      BARRAL I ALTET Xavier, « Les étapes de la recherche au XIXe siècle et les personnalités », dans DUVAL Noël (dir.), Naissance des arts chrétiens, Paris : Imp. Nationale, 1991, p. 348-367.

      BOISSAVIT-CAMUS Brigitte, RIOU Yves-Jean, REROLLE Michel et al., Le Baptistère Saint-Jean de Poitiers, Poitiers : Société des antiquaires de l'Ouest, 1991, 62-XVI p.

      CHALINE Jean-Pierre, Sociabilité et érudition. Les sociétés savantes en France, XIXe-XXe siècles, Paris : Comité des Travaux Historiques et Scientifiques, 1995, 270 p. [2nde édition en 1998, 479 p.] [AD86 8 2391].

      CHAUVET Gustave, Petites notes sur le Père Camille de La Croix S. J. archéologue, Angoulême : Chasseignac, 1911, 10 p., extrait du Bulletin de la Société archéologique et historique de la Charente, séance du 10 mai 1911 [AD86 8 C 2301].

      CHAUVET Gustave, « Le temple romain de Sanxay et le culte des Empereurs », dans Bulletin de la Société des antiquaires de l'Ouest, 3e série, t. VI : 1922-1924, 3e trimestre 1923, p. 381-428.

      CHIRON Alain, « Louis Chérion, secrétaire anticlérical du père de La Croix et journaliste engagé au service du mouvement socialiste dans le Choletais et la Vienne (1880-1910) », dans la Revue historique du Centre-Ouest, t. VII : Érudits et savants¸ 2008, p. 125-146.

      COMPAING René, « Un fouilleur illustre. Le Père de La Croix (1831-1911) », dans COMPAGNIE DE JESUS, Études, 49e année, t. 132, 20 juillet 1912, p. 184-204 [disponible sur gallica.bnf.fr].

      EYGUN François, « Le cimetière gallo-romain des Dunes à Poitiers. Journal des fouilles du Père de La Croix, S. J. », dans les Mémoires de la Société des antiquaires de l'Ouest, 3e série, t. XI, 1933, XI-230 p.

      FAVREAU Robert, « La Société des antiquaires de l'Ouest, « défense et illustration du patrimoine de la région » », dans le Bulletin de la Société des antiquaires de l'Ouest, 5e série, t. XV, 3e et 4e trimestres 2001.

      GAILLARD Henri, « Rapport sur les travaux de la Société des antiquaires de l'Ouest pendant l'année 1911 », dans les Mémoires de la Société des antiquaires de l'Ouest, 3e série, t. 5 : 1911, p. LXI-XC.

      GINOT Émile, « Bibliographie des travaux du R. Père de La Croix, précédé du discours prononcé à ses obsèques et d'une note biographique », dans le Bulletin de la Société des antiquaires de l'Ouest, 3e série, t. II, 2e trimestre 1911, p. 255-335 [La bibliographie contient une liste a priori exhaustive des oeuvres publiées et non publiées du R. P. de La Croix, raison pour laquelle nous ne donnons pas ici les références de ses publications.].

      GINOT Émile, « L'oeuvre poitevine du Père de La Croix », dans le Bulletin de la Société des antiquaires de l'Ouest, 3e série, t. IX : 1931-1933, 2e trimestre 1932, p. 422-429.

      GINOT Émile, Le Baptistère Saint-Jean de Poitiers et son musée lapidaire. Étude historique et descriptive, Poitiers : Société des antiquaires de l'Ouest, 1934, 55 p. [AD86 8 C 2663].

      GUILLOUËT Jean-Marie, FAUCHERRE Nicolas, « Des archéologues au service de la foi ? Le père de La Croix à Saint-Philbert-de-Grand-Lieu et le chanoine Durville à Nantes », dans Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest, n° 118-3, 2011, p. 323-333.

      MOREL L., alias CHERION Louis, Notes biographiques sur le R. P. Camille de La Croix archéologue, Saint-Maixent : Chaboussant, mars 1896, 20 p. [AD86 8 C 2676].

      MUSEE SAINTE-CROIX DE POITIERS et SOCIETE DES ANTIQUAIRES DE L'OUEST, La Société des antiquaires de l'Ouest : 150 ans d'activité (1834-1984). Catalogue d'exposition, octobre 1984-février 1985, Paris : Société des antiquaires de l'Ouest, 1986, 75 p. [AD86 8 1921].

      POULIOT Maurice, « Le centenaire du P. de La Croix », dans le Bulletin de la Société des antiquaires de l'Ouest, 3e série, t. IX : 1931-1933, 2e trimestre 1932, p. 419-422.

      REROLLE Michel, « L'oeuvre archéologique de Camille de La Croix », dans le Bulletin de la Société des antiquaires de l'Ouest, 4e série, t. XIV, 1978, p. 321-349.

      REROLLE Michel, « Le Père de La Croix et l'hypogée des Dunes à Poitiers (1878-1911) : invention, publication, restauration », dans la Revue historique du Centre-Ouest, t. VII : Érudits et savants¸ 2008, p. 111-123.

      REROLLE Michel, HIENARD Jean, FAVREAU Robert, MARCADE Jean, La Société des antiquaires de l'Ouest. 1834-1984, Poitiers : Société des antiquaires de l'Ouest, 1984, 380 p.

      SOCIETE DES ANTIQUAIRES DE L'OUEST, ANONYME, Notice nécrologique du R. P. de La Croix dans le Bulletin de la Société des antiquaires de l'Ouest, 3e série, t. II : 1910-1912, 2e trimestre 1911, p. 235-237 [photographie du R. P. de La Croix intercalée entre les pages 254 et 255].

      SOCIETE DES ANTIQUAIRES DE L'OUEST, ANONYME, « Compte-rendu de la fête d'inauguration du monument commémoratif du R. P. Camille de La Croix à l'hypogée des Dunes de Poitiers, le samedi 22 juin 1912 », dans le Bulletin de la Société des antiquaires de l'Ouest, 3e série, t. II : 1910-1912, 2e trimestre 1912, p. 562-584.

      SOCIETE DES ANTIQUAIRES DE L'OUEST, ANONYME, Rapport sur le classement des « notes et papiers légués à la Société [des antiquaires de l'Ouest] par le R. P. de La Croix », dans le Bulletin de la Société des antiquaires de l'Ouest, 3e série, t. IV : 1916-1918, 3e trimestre 1918, p. 410-412.

      SOUCHON Anne, Le Révérend Père Camille de La Croix, archéologue. Essai de biographie et inventaire des fonds des archives départementales de la Vienne, mémoire de maîtrise non publié sous la direction de Xavier BARRAL I ALTET, Université de Haute Bretagne Rennes II, 1984, 291 p. [AD86 4 302].

      SOUCHON Anne, « Le Révérend Père Camille de La Croix (1831-1911) et l'art mérovingien », dans le Bulletin de liaison de l'Association française d'archéologie mérovingienne, n° 8, 1984, p. 30-35.

      VIGIER Fabrice, La Société des antiquaires de l'Ouest et l'histoire du Centre-Ouest français (1834-2000), oeuvre non publiée, 2000, 7 p. [AD86 4 Broch 435].

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    Pour aller plus loin

    L'inventaire :

    Camille de La Croix

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